J'ai toujours adoré les aéroports pour plusieurs raisons. La principale est qu'on y parle toutes les langues, on vient de partout et on va partout! 

J'aime également les scènes de portes d'arrivée où les familles, les amis et les amoureux se retrouvent. 

Au milieu de la nuit de ce vendredi 25 juillet nous jouerons cette scène avec Hélène. Et je dois admettre qu'après trois mois sans elle, il me tarde vraiment de retrouver ses bras et de reprendre la route !

Nous ne serons pas nécéssairement joignables pendant ce périple donc je vous donne un apperçu du programme avant de partir. Nous posterons évidemment les photos à notre retour à Mancora.

Samedi 26 juillet : visite de Lima et Miraflores.

Dimanche 27 juillet : départ pour Ica et la Huacachina, un oasis en plein milieu du désert où on va faire du buggy et du sandboarding (du snow board des sables pour les non anglophones) au coucher du soleil, ça à l'air pas mal !

Lundi 28 juillet : grace mat' dans l'Oasis et transit vers Cusco.

Mardi 29 juillet : nous arrivons à Cusco dans la matinée après une nuit dans le bus.

Mercredi 30 juillet : THE MACCHU PICHU ! avec un aller en train panoramique à travers la valée sacrée des Incas.

Jeudi 31 juillet : Cusco et ses musées, ses églises, ses places, ses ruelles...

Vendredi 1 er août : on arrive à Puno sur les rives du lac Titicaca à 5h du matin et notre mission est trouver un bateau pour se rendre sur une des îles afin d'y passer la nuit.

Et oui, après avoir fait le remake de pekin express, du seigneur des anneaux, d'indianajohns de Man VS WIld, On va tenter le remake de j'irai dormir chez vous.

Samedi 2 août : retour sur la terre ferme et départ pour Arequipa où nous resterons 2 jours.

Dimanche 3 août : Arequipa

Lundi 4 août : départ pour Trujillo (retour sur mes premiers pas au Pérou, trois mois plus tôt) avec en prime le coucher de soleil à Huanchaco et une très probable session surf.

Mardi 4 août et après : pour l'instant on n'a rien programmé, on verra bien sur le moment mais pourquoi pas retourner dans la montagne du nord du côté de Cajamarca sur les traces des premiers colons et un retour à tranquilement à Mancora. Et pourquoi pas un éventuel passage à Chachapoyas... à voir ! L'aventure quoi !

En conclusion : énormément de kilomètres à parcourir, en bus de nuit, train, avion, mototaxi, combi et bateau... Nous allons passer de bords de mer au désert puis la haute montagne (jusque 4000 mètres), jusqu'aux canyons du sud, on verra des volcans, un peu de jungle en route... Et au niveau thermique nous ossillerons entre zéro et + 35... 

Il me tarde de retrouver Hélène et de (re)prendre la route !!!!!!!

Marqué par la colonisation, le centre historique de Lima présente quelque monuments et endroits de charme comme la plaza mayor sur laquelle se trouve le palais présidentiel où chaque jour à midi nous pouvons observer la relève de la garde. On trouve également des bâtisses à l’architecture coloniale, des églises, une ancienne gare transformée en bibliothèque.

Lorsque l’on s’éloigne un peu trop des rues touristiques les liméniens bienveillants nous conseillent de ne pas trop nous aventurer dans ces quartiers peu recommandables. Il s’agit par exemple du quartier chinois ou des quartiers situés de l’autre côté du rio. Ces derniers présentent une série de maisons colorées se dressant sur une colline.

On y trouve de tout : des étalages de poulet, des fruits, des légumes, des épices, des herbes médicinales...

Parfait pour boire un petit jus de fruits frais !

Entendez plutôt Gringoflores… En effet, ce quartier de Lima est le centre économique de la capitale péruvienne. On y trouve ici tous les temples de la mondialisation, des tours de verres immenses, de jolis jardins verts…

Il s’agit du sas idéal avant d’entrer dans le Pérou traditionnel.

Cusco a été pour nous une ville de passage à deux reprises. Notre arrivée à 3000 mètres d’altitude est éprouvante, surtout lorsqu’on décide d’escalader une ruelle pour se rendre au mirador, le tout avec 15 kg chacun sur le dos.

Nous avons pris plaisir à nous perdre dans les ruelles où nous sentons fortement l’héritage inca. Nous arpentons les allées du marché où l’on mange du très bon pour pas grand-chose.

Nous visitons le temple du soleil transformé en couvent par les colons. Incroyable ce mélange des cultures.

Nous savourons des douceurs en terrasse avec vue sur la place d’arme (une Cusquena bien fraiche, la bière locale, ou encore une petite banane caramélisée accompagnée de glace, de fraises et autres gourmandises qui font du bien au corps !).

Et surtout, nous nous offrons deux couchers de soleil depuis la place d’arme qui se pare de couleurs irréelles lorsque le soleil disparait derrière la montagne.

Etre Backpacker signifie, en plus d’avoir un gros sac sur le dos, faire partie d’une communauté qui partage une certaine façon de vivre sur un laps de temps plus ou moins long. C’est à Cusco que nous prenons conscience de faire partie de cette communauté. Les gens nous interpellent, échangent, se renseignent sur notre itinéraire, nous donnent et reçoivent des bons plans, les bons contacts, partagent…

Lors de ce road trip nous avons alterné avec trois moyens d’hébergements différents : Les hôtels, les bus de nuit et le coach surfing.

Ce dernier moyen est une aventure en soi, nous ne savons pas à l’avance chez qui nous allons tomber. A ne surtout pas faire si on est seul !!

La veille du départ dans la Vallée Sacrée nous dormons donc chez Hermogénes, ou plutôt nous partageons la chambre du couple de la maison chez qui nous sommes hébergés. Nous dormons tout habillés dans un lit au sommier en bois… Une expérience que nous qualifierons d’unique…

Cependant lorsque nous quittons la maison à 5 heures du matin pour aller à la gare nous nous offrons une vue magnifique sur le Cusco qui dort encore.

Le train qui relie Cusco à Aguas Caliente, le village au pied du Machu picchu en trois heures passe par des paysages à vous couper le souffle : nous traversons la plaine de Cusco, avec vue sur les montagnes enneigées, nous traversons des rivières. Puis après un tunnel nous arrivons dans la jungle en suivant toujours le rio.

Le lendemain notre train s’arrête à Olantaytambo, petit village de la vallée sacrée imprégné par la culture inca. En effet ici on parle autant Quechua qu’Espagnol. Nous nous promenons puis déjeunons dans ce village avant de rejoindre Cusco en combi.

L’altiplano est une région du sud du Pérou. Ici c’est tout plat et très haut, à plus de 4000 mètres d’altitude. Le lac Titicaca de tous les records : plus haut lac navigable au monde, plus grand lac de haute altitude au monde et on peut le dire, lac au nom le plus original au monde (qui n’a jamais parlé du lac « pipicaca » lorsqu’il était petit ?).

Ce moment était magique. Il est 5h et demi du matin lorsque nous avons récupéré nos sacs à dos dans la soute du bus. Le terminal terrestre se situe directement sur les rives du lac ce qui nous a permis d’assister au plus beau lever de soleil de notre vie. Le lac était de couleur dorée alors que les montagnes alentours s’illuminaient au fur et à mesure que le soleil apparaissait sur la ligne de l’horizon au-delà du lac.

Nous avons marché sur la jetée du port où des personnes font leur footing à 6h du matin et surtout à 4000mètres d’altitude. Nous n’avons étrangement pas souffert de l’altitude. Cependant, nous avons été très émus par ce lever de soleil dans cette ville au bout du bout du monde.

UROS

La première escale se fait sur l'une des 800 îles flottantes d’Uros. Construites en roseau local, ces iles s’assemblent et se séparent à volonté, pratique pour lorsque l’on ne s’entend pas avec les voisins !

AMANTANI

Nous sommes arrivés sur l’île d’Amantani pour le déjeuner. Esther, notre hôte du jour nous attendait au port.

Après le repas nous aidons la famille. Hélène fait la vaisselle et je vais chercher de l’eau au puit. Porter 40kg est déjà difficile en soi mais à 4000 mètres d’altitude cela s’avère compliqué. Puis nous jouons au volley avec les ados de la famille avant d’entamer une randonnée qui nous conduira au point culminant de l’île, le temple de Patchatata à 4100 mètres. Ici nous pouvons faire 3 vœux soit un vœu par tour de temple : un pour la santé, un pour l’amour et un pour le travail.

Nous ne faisons pas de vœu mais profitons du coucher de soleil sur le Titicaca, encore une fois grandiose. On devine La Paz, capitale bolivienne, sous son nuage de pollution au loin, puis on admire la grande cordillère blanche bolivienne. Les Andes se reflètent sur le lac, magique !

TAQUILE

Le lendemain nous naviguons une heure en direction de l’île Taquile. Encore une fois les paysages nous coupent le souffle.

En rentrant au port de Puno nous savions que nous serions justes en temps pour avoir le bus.

En effet, nous n'avions que 20 minutes pour rejoindre le terminal terrestre depuis le port. On a donc sauté du bateau, couru avec les sacs à dos jusqu’ à trouver un taxi pour se faire enregistrer juste à temps  et embarquer à destination d’Arequipa.

Lorsque nous sommes arrivés à Arequipa il était environ 22h. De nuit nous découvrons une ville immense. Nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de la deuxième ville du pays avec plus d’un million d’habitant.

Le taxi nous conduit dans un quartier résidentiel où nous passerons deux nuits. Cette fois-ci nous avons un peu plus de chance à la loterie du coach surfing. Nous dormons deux nuits dans la maison du papa de Léonor. Cette dernière n’est pas en ville, nous sommes donc accueillis par son fiancé.  Nous aurons une chambre privée cette fois avec une salle de bain. Après trois jours sans prendre de douche cela a un petit goût de luxe !

Le lendemain matin, après avoir déjeuné au marché local, nous intégrons un free tour qui nous fait découvrir l’Arequipa coloniale, un petit coin d’Andalousie dans le sud du Pérou. Nous en apprenons énormément sur cette ville chargée d’histoire.

Son nom vient des Incas, les cavaliers auraient demandé à leur chef si ils pouvaient rester dans cet endroit agréable (en effet le climat et doux dans cette verte vallée à 2500 mètres). Ce dernier aurait répondu : « ARE QUIPA », « OUI, RESTEZ ».

Ensuite Arequipa est entourée de 3 volcans qui culminent chacun à plus de 6000 mètres. Le Mitsi est le plus dangereux puisqu’il est encore actif et que la ville, en plus d’être en proie aux séismes, peut être détruite à tout moment en cas d’explosion du volcan. Comme à Pompéi, le cratère se situe à 15 kilomètres de centre-ville, il faudrait donc 15 secondes avant que la ville soit détruite… La qualité de vie d’Arequipa a donc un prix !

Nous découvrons également le marché San Camillo construit par Gustave Eiffel.

Puis nous flânons plus de trois heures dans le couvent de Santa Catalina, une ville dans la ville, où les couleurs bleue et ocre jouent avec le soleil. Ce lieu est apaisant et il est très agréable de s’asseoir dans les nombreux cloitres.

Ici les rues portent le nom de villes espagnoles et le temps semble s’être arrêté.

Enfin nous terminons la journée par nous offrir un repas gastronomique avec vue sur la place d’arme, au coucher du soleil avant de savourer une manzanilla affalés dans le canapé d’ "el petit café", tenu par un expatrié français, sur les hauteurs d’un cloitre paisible du centre-ville.

Le lendemain nous prenons l'avion direction Lima.

En arrivant à Lima après une petite heure de vol c’était un peu la mission : celle de trouver un bus pour quitter Lima dans la soirée. On a décidé d’annuler notre correspondance jusque Trujillo pour prendre, le soir même, un bus de nuit direction Huaraz.

Bien aidés par le service de renseignements de l’aéroport qui a appelé pour nous les compagnies de bus, nous filons chez movil tour acheter nos billets pour le soir même avant de se rendre à Miraflores où nous avons rendez-vous avec Jake et Cassandra, mes deux anciens collègues et colloques de Chachapoyas. C’est surtout l’occasion de se retrouver entre amis un après-midi.

Huaraz n'était pas une étape anticipée dans ce road trip mais les rencontres et les discussions que nous avons eues avec les autres Backpackers ont fait qu'aller à Huaraz s'imposait à nos yeux. Cette ville, capitale de la région Ancash, est peuplée de 90 000 habitants perchés à plus de 3000 mètres d'altitude. Les rues sont propres et les montagnes enneigées sont partout visibles.

Nous nous y "reposons" un peu pendant deux jours avant de prendre de la hauteur, ce qui nous permet de tomber sur un défilé avec de jolis costumes. 

C’est le point de départ idéal pour de nombreux treks vers les sommets, des treks d’une journée aux treks d’une semaine, il y en a pour tous les goûts.

Nous choisissons d’aller observer le glacier Pastoruri à plus de 5000 mètres d’altitude. Ce dernier est condamné à disparaitre d’ici moins de 10 ans à cause du réchauffement climatique.

Nous l’atteignons en à peine une heure de marche rendue compliquée à cause de l’altitude (et oui nous sommes ici plus haut que le mont blanc) mais le chemin est facile.

Le site est incroyable, il neigeote et on voit le reste des Andes au loin.

En chemin nous avons vu plusieurs choses impressionnantes comme cette lande grandiose, une source d’eau gazeuse, le lac aux sept couleurs, les puyas raimondii, plantse atteignant 15 mètres de haut et ne fleurissant qu’une seule fois dans leur vie séculaire.

Nous restons à Trujillo une journée, entre deux bus de nuit. Nous en profitons pour aller visiter l’imposant site Chanchan qui renferme les ruines d’un des peuples Moche (et oui c’est une civilisation qui existait avant les Incas) : les Chimus.

Chanchan est le plus grand complexe archéologique au monde en adobe. Les scientifiques n’ont sorti que très peu de ruines de terre car le site est immense (plus de 24 km² à fouiller). Les vestiges sont très bien conservés.

Comme nous arrivons sur le site à l’ouverture, après un transfert en combi puis une petite randonnée dans le désert, nous profitons de la quiétude du lieu.

Nous sommes arrivés à Mancora ce dimanche 10 août 2014, destination finale de notre road trip, en même temps que le lever de soleil.

Après 16 jours de road trip majoritairement dans les montages ( à 3000 mètres d'altitude en moyenne), nous retrouvons le sable fin. Place maintenant au repos pour une petite semaine, puis je reprends le travail pour deux petites semaines et cap sur la France après 4 mois de vie péruvienne.

Après avoir parcouru plus de 10 000 kilomètres en bus, bateau, combi, mototaxi, avion, taxi et train; après avoir dormi chez des inconnus, dans des terminaux terrestres, dans des bus, sur le sol d'un aéroport, avoir avoir marché sur les neiges éternelles des Andes à plus de 5000m d'altitude, après avoir contemplé l'une des sept merveilles du monde, après avoir navigué sur le lac Titicaca (...)

Après deux semaines sur la route et le sac sur le dos notre bilan est plus que positif. Nous avons rencontré énormément d'autres backpackers avec qui nous avons partagé notre expérience et j'avoue que j'ai déjà envie de repartir pour un voyage du même type.

L'avantage est que nous n'avons que 22 et 24 ans donc autrement dit la vie devant nous !

L'autre aspect positif est que, même après un peu moins de trois mois à distance, nous vivons une belle histoire dont les bases se sont définitivement scellées au cours de cette traversée du Pérou.

Avant de rejoindre la France, nous décidons de reprendre la route direction les Andes du Nord pour un dernier week end dans les hauterus péruviennes, de manière à inspirer une grande dose d'O2 avant les échéances qui nous attendent en France (la rédaction du mémoire de fin d'étude d'ortho pour Hélène et le CAPEPS pour moi).

Ainsi, nous nous rendons à Cajamarca pour ces 4 derniers jours au Pérou. Nous profitons de l'organisation d'un concours de peinture qui se déroule en ville. C'est grandiose et cela montre l'intéret porté par la ville pour la Culture.

Puis nous allons nous perdre par deux fois dans la montagne, en faisant confiance à nos pas pour trouver le chemin ! 

C'est avec un maximum de soleil et de quiétude que s'achève ce voyage expérimental de 4 mois au Pérou.

J'ai une pensée pour tous ceux que j'ai rencontré en chemin et qui m'ont tant donné !

C'est nostalgique et grandi que je prendrai l'avion du retour ce mardi 2 septembre 2014...

Je garderai en mémoire toutes ces rencontres exceptionnelles, ces paysages à couper le souffle, ces levers et ces couchers de soleil, ces trecks physiquement  éprouvants au cœur des Andes, ces sessions surf, ces litres de Cusquenia, de Cristal , de Pisco Sour, de liqueur, Ces nuits dans les bus ou les combis entre la costa, la sierra ou la selva, ces conversations à refaire le monde, en français, espagnol ou anglais, les odeurs des montagnes Andines, de la jungle, des marchés. Je garderai en mémoire cette sensation de tutoyer les nuages, de ralentissement du temps, ces contrastes entre grandes villes et populations isolées, l’accueil et la gentillesse de ces dernières... Je n'oublierai pas ce que m'ont apporté les personnes rencontrées, pour certains mes amis, venant des 4 coins du monde. Je n'oublierai pas mes petits et mes grands élèves de Chacha et de Mancora...

Pour conclure, Je paraphraserai mon amie australienne Cassandra qui a dit que vivre quelques mois à Chachapoyas, au beau milieu des Andes, nous avait tous apporté quelque chose mais que nous ne savions pas encore précisément ce que c'étit... Cela allait nous rendre différents et liés à jamais.

 "Viva el Peru!"